Plus tôt cette année, un groupe de rabbins européens, experts en droit juif ou chefs religieux juifs, a tenu une conférence à Riga, la capitale de la Lettonie. La principale raison de la tenue de cette conférence était de discuter de la manière de renforcer la communauté juive et ses croyances. Une question sensible et brûlante qui a été soulevée lors de leur réunion a été le vandalisme de leurs tombes à Paris et l’enlèvement des restes par le conseil municipal.
Natan Kahan, rabbin et rédacteur en chef du magazine français de haredi, suit le dossier depuis plusieurs années. Il a expliqué aux autres rabbins la nature complexe de l'affaire en cours. Il est venu à leur compréhension que l'on ne peut acheter un terrain pour l'enterrement que pour une période limitée conformément aux lois municipales de Paris. Le temps varie généralement de 5 à 100 ans. Une fois qu'elles se sont écoulées, les autorités de la ville sont autorisées à récupérer les terres en détruisant les tombes et en y enlevant les restes.
La seule option que l'on doit éviter tout cela est de racheter la parcelle encore une fois pour d'autres années supplémentaires. Le rabbin Kahan a également ajouté que le conseil municipal a le pouvoir de récupérer les tombes abandonnées ou celles qui n'ont pas été visitées depuis plus de trois ans conformément à la loi française. La loi interdit également aux juifs de créer des cimetières réservés aux juifs, mais ils sont autorisés à établir leurs propres quartiers dans divers cimetières publics.
On estime que les autorités françaises ont récupéré des tombes depuis le début des années 50 et que l'entrepôt de la ville compte plus de 10 000 squelettes dont les rabbins affirment qu'une partie plus importante d'entre eux sont des cadavres juifs. Haim Korsia, le grand rabbin en France et le vice-président de la conférence et le député Moshe Levin, un rabbin et un chef de file de la conférence, sont très intéressés par cette question sensible et complexe. Le rabbin Korsia a déclaré qu'il avait tenu une réunion avec le maire de Paris Ann Hidalgo et convenu que ceux qui avaient perdu la vie avant la Seconde Guerre mondiale ne devraient pas être exhumés de leurs tombes.
Il a expliqué que ceux qui sont morts au cours de cette période n'avaient pas de parents vivants depuis que leurs descendants ont été tués pendant l'Holocauste. Leurs noms ont également été détruits au cours du processus. "La plupart des juifs du monde insistent pour trouver des solutions juridiques ou constitutionnelles pour l'enterrement des juifs dans la capitale française", a déclaré Pinhas Goldschmidt, président de la conférence des rabbins européens. Il a également ajouté que les familles devraient être autorisées à enterrer les restes de leurs proches exhumés dans leurs tombes en France ou à les renvoyer en Israël pour l'enterrement.
Le conseil des rabbins a insisté pour que les autorités parisiennes se conforment à leurs demandes. Plus tard, ils ont formé un comité composé de trois rabbins qui s'entretiendront avec le rabbin de Paris. Ils informeront les autorités parisiennes de présenter une liste de ceux qui risquent d’être exhumés et ceux transférés de leurs tombes vers les entrepôts de la ville. Ils exhortent également les descendants de ceux qui sont décédés à visiter leurs tombes et à veiller à ce qu'ils soient bien entretenus. Ils devraient également rester en contact avec les autorités municipales.